C’est dans le cadre inspirant de la Cité du Vin de Bordeaux que nous nous sommes retrouvés ce 21 novembre 2025 pour la 3ᵉ Journée régionale de l’exercice coordonné en santé. Près de 250 professionnels, partenaires et acteurs du territoire ont répondu à l’appel, créant une atmosphère à la fois chaleureuse, constructive et profondément mobilisatrice. Une journée entière dédiée à la réflexion collective, au partage d’expériences et à la projection vers l’avenir des maisons de santé pluriprofessionnelles. Ensemble, nous avons pris le temps de rêver, d’analyser, et surtout d’avancer.
Une ouverture tournée vers le collectif et la transformation
La journée a débuté par l’intervention de Victor Terraza, Président d’AVECSanté Nouvelle-Aquitaine, qui a donné d’emblée la couleur de cette édition : celle d’un collectif vivant et prêt à se saisir des enjeux de transformation. À travers un discours à la fois reconnaissant et tourné vers l’action, il a salué « cette capacité à nous adapter qui nous rend solides » (visuel p.1), rappelant que chacun incarne une partie de la transformation en cours, et que la coopération reste le moteur essentiel des MSP.
Dans un contexte de mutation des modèles, il a insisté sur la nécessité de préserver des espaces de respiration et d’innovation, afin de permettre aux équipes de développer pleinement leur potentiel et de continuer à faire évoluer les pratiques au service des territoires.
Table ronde – Approche stratégique de la notion d’équipe pluriprofessionnelle et coordonnée
À 9h30, la première table ronde animée par Karen Ramsay, rédactrice en chef de Concours Pluripro, a réuni Raphaël Viel, Responsable adjoint (DGOS/DGCS), Cécile Lambert, Rapporteure générale des Articles 51, et Emmanuelle Barlerin, Co-présidente d’AVECSanté.
Les échanges ont permis de clarifier les objectifs structurant aujourd’hui l’action publique : garantir la continuité du parcours patient, optimiser les ressources, renforcer la coordination et reconnaître davantage le travail d’équipe. Comme l’illustre la facilitation graphique (p.2), ces priorités s’inscrivent dans une volonté commune de consolider les collectifs et de mieux valoriser le temps humain, indispensable à la qualité du soin.
Les intervenants ont rappelé l’importance de s’appuyer sur les expérimentations Article 51 pour faire évoluer les organisations, de progresser vers une logique d’« équipe traitante » et d’inscrire les pratiques dans une démarche fondée sur la preuve. Une dynamique exigeante, mais essentielle pour permettre aux MSP de répondre aux attentes des patients et aux besoins des territoires.
Table ronde – Dans quelles MSP voulons-nous travailler demain ?
À 11h00, la deuxième table ronde a ouvert un espace de réflexion prospective particulièrement stimulant. Aux côtés de Karen Ramsay, Dominique Depinoy, Jean-Michel Chabot, Sophie De Giorgio et Guillaume Fongueuse ont imaginé ensemble ce que pourrait être la MSP de demain.
À partir des représentations partagées par les participants, les intervenants ont évoqué un lieu de soins et de vie, accueillant et attractif, capable d’attirer les nouvelles générations et de favoriser un exercice pérenne et coopératif. La facilitation graphique fait émerger des thématiques fortes : l’importance d’une gestion des ressources humaines adaptée, la nécessité d’un financement agile, la transition générationnelle, ou encore la dimension territoriale comme socle de l’organisation.
Les échanges ont rappelé que la MSP est bien plus qu’une structure : c’est un projet collectif qui s’incarne dans les pratiques quotidiennes, dans le lien aux habitants et dans la capacité à créer des environnements de travail durables et motivants. La « MSP matrice de transformation » se construit ainsi pas à pas, à travers un leadership partagé, un management renouvelé et une vision commune.
Mini-conférences – Actualités du secteur et santé de la femme
À 14h00, deux mini-conférences simultanées ont permis d’aborder des enjeux complémentaires.
La session consacrée aux actualités du secteur a réuni Pascal Chauvet et Emmanuelle Barlerin, autour de sujets sensibles tels que les blocages actuels de l’ACI, l’évolution des métiers, les formations nécessaires ou encore l’intégration du paramédical dans les organisations. Le visuel réalisé par Elsa montre à quel point ces éléments structurent le quotidien des équipes et influencent leur capacité à agir sereinement.
La session dédiée à la santé de la femme, portée par Ines Ben Amor et EndoFrance, a proposé un éclairage très concret sur les défis diagnostiques, notamment concernant l’endométriose. Ines Ben Amor a expliqué comment l’intelligence artificielle s’intègre dans des outils d’aide au diagnostic, à travers un questionnaire algorithmique permettant d’orienter plus rapidement les patientes vers les bons professionnels. Le résumé de Elsa met en lumière les étapes du parcours : orientation vers une sage-femme, prescription d’imagerie, recours à des spécialistes, et importance de rendre les femmes actrices de leur santé.
Mini-conférences – Mieux communiquer & Écoresponsabilité
À 15h15, deux nouvelles sessions simultanées ont prolongé les échanges de l’après-midi.
La conférence « Mieux communiquer pour mieux coopérer », animée par Victor Terraza, Nicolas Mel et Guillaume Fongueuse, a proposé une exploration très concrète des outils d’assertivité et de communication professionnelle. Le visuel (p.6) illustre les approches présentées : communication non violente, technique DESC, méthode du sandwich, expression claire et empathique, posture assertive… Autant d’outils indispensables pour fluidifier les relations, prévenir les tensions et renforcer la cohésion au sein des équipes.
En parallèle, la session sur l’écoresponsabilité animée par Antoine Prioux et Baptiste Verneuil a replacé les pratiques de santé dans le contexte du changement climatique et de la pression sur les ressources. Le visuel rappelle que le système de santé sera l’un des premiers secteurs impactés : vulnérabilité d’approvisionnement, augmentation des maladies chroniques, évolution des consommations, vieillissement démographique… Autant d’éléments qui imposent de repenser les pratiques, d’agir sur l’empreinte carbone et d’intégrer davantage les enjeux environnementaux dans la coordination des soins.
Nous tenons à remercier chaleureusement l’ensemble des participants, des intervenants et de nos partenaires pour leur présence, la qualité de leurs échanges et leur engagement. Cette troisième journée régionale confirme une nouvelle fois que l’exercice coordonné progresse grâce à la force du collectif et à la capacité des équipes à partager, innover et coopérer. Ensemble, poursuivons la construction d’organisations de santé agiles, solidaires et résolument tournées vers les besoins des territoires.
