Accessibilité aux soins de premier recours en 2023 : un accroissement des disparités selon les professions de santé et les territoires

Source : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/communique-de-presse-jeux-de-donnees/jeux-de-donnees/241220_DATA_accessibilite-aux-soins

L’accès aux soins de premier recours est au cœur des préoccupations des Français et des décideurs publics. Selon les dernières données publiées par la DREES, les inégalités n’ont jamais été aussi criantes, avec une division par quatre des consultations médicales disponibles entre les territoires les mieux et les moins dotés. 

Si certaines professions de santé comme les kinésithérapeutes ou les sages-femmes voient leur accessibilité s’améliorer, les médecins généralistes perdent en accessibilité. 

Chiffres clés de l’APL 2023

  • Accessibilité moyenne aux médecins généralistes : 3,3 consultations/an/habitant (-1,4 %).
  • Ratio d’inégalités territoriales (généralistes) : 1 à 4.
  • Évolution des APL : -0,3 % pour les infirmières, +4,1 % pour les kinésithérapeutes, +3,4 % pour les sages-femmes.

Un accès aux médecins généralistes en déclin : des inégalités flagrantes


Les indicateurs d’accessibilité potentielle localisée (APL) révèlent une baisse de 1,4 % de l’accès moyen aux médecins généralistes en 2023, marquant une tendance inquiétante. Cette dégradation est attribuable à trois phénomènes majeurs :

  • Une diminution constante du nombre de médecins généralistes exerçant en libéral.

  • Une réduction du temps de travail moyen des praticiens, notamment en raison du vieillissement de la profession et de l’évolution des aspirations des jeunes générations.

  • Une croissance démographique qui accentue les besoins en soins dans plusieurs territoires.

Les disparités territoriales sont saisissantes :

  • Les 10 % de la population les mieux dotés en médecins généralistes bénéficient de 5,6 consultations par an et par habitant.

  • À l’inverse, les 10 % les moins bien dotés n’ont accès qu’à 1,4 consultation par an, soit un rapport de 1 à 4.

Les zones rurales et certains quartiers prioritaires en milieu urbain souffrent particulièrement, renforçant un sentiment d’abandon chez les populations concernées. Ce fossé territorial a augmenté de 5 % entre 2022 et 2023, traduisant une aggravation des inégalités.

Les 10 % de la population les mieux dotés en médecins généralistes ont accès en moyenne à 5,6 consultations par an, tandis que les 10 % les moins bien dotés n'ont accès qu'à 1,4 consultation, soit un rapport de 4,1

Zoom sur les autres professions de santé : des évolutions contrastées

Si les médecins généralistes font face à une accessibilité en baisse, d’autres professions connaissent des évolutions plus favorables :

  • Kinésithérapeutes : Accessibilité en hausse de 4,1 %, portée par une augmentation du nombre de praticiens et leur meilleure répartition géographique.
  • Sages-femmes : Amélioration de 3,4 % grâce à une montée en charge progressive des nouvelles générations dans les territoires.
  • Chirurgiens-dentistes : L’accessibilité s’améliore également, mais les inégalités territoriales restent fortes avec un rapport de 7,8 entre les territoires les mieux et les moins dotés.

Un accès aux médecins généralistes en déclin : des inégalités flagrantes

Les disparités d’accès aux soins atteignent des niveaux préoccupants. Les données de l’APL révèlent que :

  • Les 10 % de la population les mieux dotés en médecins généralistes bénéficient en moyenne de 5,6 consultations par an, contre seulement 1,4 consultation pour les 10 % les moins bien dotés. Cela représente une accessibilité 4,1 fois supérieure pour les mieux lotis.
  • Entre 2022 et 2023, ces écarts se sont creusés de 5 %, accentuant les inégalités entre territoires.

Les zones très sous-dotées : un enjeu critique

Dans certaines communes rurales ou zones périurbaines, la situation est particulièrement critique :

  • Temps d’attente prolongés : Dans les zones très sous-dotées, les patients doivent attendre plusieurs semaines, voire des mois, pour obtenir un rendez-vous.
  • Déserts médicaux : Certaines zones ne disposent d’aucun médecin généraliste, obligeant les habitants à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour consulter.
  • Conséquences sur la santé publique : Un accès insuffisant aux soins de premier recours peut conduire à un renoncement aux soins ou à une aggravation des pathologies, augmentant la pression sur les services d’urgence.

Si des améliorations sont notées pour certaines professions, la dégradation de l'accès aux médecins généralistes et aux infirmières, ainsi que les inégalités territoriales persistantes, soulignent la nécessité de poursuivre les efforts pour assurer une répartition équitable de l'offre de soins

Focus en Nouvelle-Aquitaine

Les territoires les moins bien dotés de la région voient leurs habitants disposer en moyenne de seulement 1,5 consultation annuelle par habitant, contre 6 consultations dans les territoires les mieux pourvus de la Région.

Inégalités dans les autres professions de santé
Si la situation des médecins généralistes est préoccupante, l’accessibilité à d’autres professions de santé montre des évolutions contrastées :

  • Kinésithérapeutes : La Nouvelle-Aquitaine bénéficie d’une amélioration notable (+4,1 %), notamment grâce à l’installation de jeunes professionnels dans les zones urbaines et périurbaines.
  • Sages-femmes : L’accessibilité s’améliore également (+3,4 %), mais des zones rurales comme la Creuse restent en grande difficulté.
  • Infirmières libérales : Une légère baisse de l’APL est observée (-0,3 %), reflétant une stagnation des installations dans les zones rurales.

Ces évolutions témoignent de l’effet des politiques incitatives, mais aussi des limites d’un modèle encore trop centré sur les initiatives individuelles.

Des disparités territoriales marquées : focus départemental
Les données de la DREES mettent en évidence des écarts notables entre les départements de la région :

  • Gironde : Département le mieux doté en praticiens, avec des zones périurbaines qui bénéficient d’un maillage relativement dense. Cependant, certaines zones rurales, comme le Médoc, restent sous tension.
  • Lot-et-Garonne et Creuse : Ces départements figurent parmi les moins bien dotés, avec des indicateurs d’APL parmi les plus bas de la région. Les habitants doivent parcourir plusieurs kilomètres pour accéder à un médecin généraliste.
  • Pyrénées-Atlantiques : Malgré une densité globalement satisfaisante, certaines zones rurales souffrent de la concurrence des départements limitrophes plus attractifs.

Quel rôle pour l’exercice coordonné ?
Les organisations comme les Maisons de Santé Pluripro (MSP) et les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) prennent une importance croissante en Nouvelle-Aquitaine. La région compte aujourd’hui plus de 310 MSP et 60 projets de CPTS, avec une couverture en augmentation constante. Ces structures permettent :

  • Une meilleure répartition des tâches entre médecins, infirmiers et autres professionnels.
  • Un accès facilité aux soins pour les patients, notamment dans les zones rurales.
  • Une attractivité renforcée pour les jeunes, qui y trouvent un cadre de travail plus organisé et moins contraignant.

Cependant, les CPTS et MSP restent inégalement réparties. Les départements les plus ruraux peinent à mobiliser les professionnels pour développer ces structures.

Face à ces enjeux, la Nouvelle-Aquitaine dispose des bases pour devenir un laboratoire de solutions innovantes, à condition d’un engagement fort des pouvoirs publics et des acteurs locaux.

Conclusion : Vers une organisation territoriale plus équitable
Les données de la DREES montrent que la Nouvelle-Aquitaine reflète à la fois les espoirs et les limites des politiques publiques en matière de santé. Si l’exercice coordonné commence à produire des effets positifs, la région reste confrontée à des disparités territoriales qui nécessitent des réponses spécifiques :

  • Le déploiement systématique de structures coordonnées, même dans les territoires les moins attractifs.
  • Une réflexion approfondie sur les modèles d’exercice, pour répondre aux attentes des nouvelles générations de professionnels.

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